Mgr
in¿. RYSZARD JASTRZÊBSKI,
Technolkonstrzêbski Co Sp. Cracovie,
Pologne Mgr
Ma³gorzata Wêgrzecka, psychologue,
in¿. Jan
Borowiec, in¿. Wies³aw
Kalandyk,
Institut d’Assemblage des Métaux, Cracovie Dr
Mieczys³aw Cenin,
Université de Wroc³aw Traduit
du polonais par Anna Tesarz n° 7/8
2002 de "SOUDAGE ET TECHNIQUES CONNEXES", parution fin Octobre,
et dans le n° 4/2002 de notre revue "SOUDER",
France La
psychophysique de soudage résout les problèmes de coordination des
mouvements et de l’observation Introduction Il
ne semble pas possible de décrire une opération de soudage manuel par
des méthodes scientifiques. C’est pour cette raison que, dans les
universités techniques, peu de thèses de doctorat concernent la
formation des soudeurs. Dans
une précédente publication, les expériences faites lors de la formation
des soudeurs en vue de systématiser et d’améliorer des méthodes ont
été analysées.
Il est possible de penser que les relations entre une personne
participant à une formation en soudage et la coordination en
soudage sont comparables à celles existant entre un sportif et son
entraîneur. L’ingénieur, qui ne sait pas souder, peut théoriquement
former un soudeur. Si le problème de l’entraînement physique a
été assez vite résolu, il subsistait des difficultés dans la
description scientifique des expériences acquises en perception visuelle
et en coordination des mouvements et de l’observation.
Nous avons découvert que ces observations pratiques avaient été
décrites dans la littérature psychologique.
Il
s’avère que la psychologie contemporaine, avec la médecine et
l’informatique, s’occupe largement du traitement des informations dans
le cerveau humain. Il suffirait
donc de d’appliquer les notions de la psychologie cognitive et de la
psychologie du traitement des informations aux expériences en soudage. En
s’appuyant sur des exemples pratiques, nous analyserons ici les bases de
la psychologie, utilisées par la méthode TKS, pour réduire d’à
peu près 3 fois le temps nécessaire pour amener le soudeur
à accomplir des tâches responsables. La formation d’un soudeur
en 80 h semblait en effet être impossible, mais, après avoir
analysé le fonctionnement cognitif du soudeur, cette idée est devenue réalité.
Si l’entraînement ne contrôlait que la formation, cela serait
impossible. En fait beaucoup d’heures de formation sont perdues pour éliminer
de faux concepts liés aux processus physiques associés au soudage,
installés dans le subconscient,. Nous
avons réussi à intéresser l’Office de l’Inspection Technique
(UDT) au problème de l’influence du facteur humain sur la qualité
de soudage, de point de vue de la psychologie. C’est un établissement
qui, depuis 90 ans, contrôle la sûreté des installations soudées.
L’Office à pour rôle de qualifier des méthodes technologies, de
certifier les soudeurs et les agents d’inspection, de vérifier la
conformité avec les données du projet dans des domaines tels que la
production et l’exploitation des ascenseurs, des appareils de pression
et des centrales électriques /1/. 1.
Système moderne de formation des soudeurs de haut niveau par la méthode
TKS -
Montrer et examiner le prototype
du bain de fusion - égaliser les chances des soudeurs dans la
reconnaissance des images ; 90 % de la population présente des prédispositions
à souder, -
Exercices psychophysiques,
utiles en soudage, -
Programme individuel de formation,
adapté aux expériences pour la reconnaissance des images et pour la
correction des mauvaises habitudes, -
Interview concernant la motivation
des soudeurs quant à la méthode à adopter pour vaincre
des difficultés technologiques, montrant le caractère erroné
d’une partie des convictions, -
Apprentissage débutant par les
positions de soudage les plus difficiles (comme pour la formation des
infirmières) ; la résistance psychique et l’élimination du système
de travaux pratiques après le cours, -
Conduite de la main de
l’apprenti par le moniteur - le toucher kinesthésique ; fixer
l’image-prototype placée dans le subconscient (le moniteur est tout le
temps auprès de son apprenti), -
Système continu de
formation consistant en une formation parallèle des personnes
à différents niveaux de formation : échange des expériences avec
les personnes les plus avancées, efficacité visible de la formation,
pression psychique provoquée par le désir des gens moins avancés de
rattraper les meilleurs, -
Entraînement indépendant de deux
apprentis, l’un soude et l’autre l’observe (la troisième
dimension) et, en imitant le moniteur, corrige les mouvements du camarade
(deux personnes soudent avec la même torche de soudage), -
Entraînement intensif ne dépassant
plus 4 h par jour, tous les jours, mais qui dure au moins 20 jours, -
Entraînement des muscles du
poignet, l’apprentissage du maintien et de la conduite de la torche
de soudage par la modification de la tension des muscles des doigts
(correction des proportions entre muscles du poignet et biceps qui
limitent les mouvements de la torche). 2.
Fonctionnement trimodal du soudeur Pendant
les travaux, il s’est avéré que le soudeur utilise trois sens :
le toucher profond (kinesthésique), l’ouïe et la vue. 2.
1 Toucher kinesthésique Il
n’a rien de commun avec le sens du toucher. C’est un toucher profond
qui permet de préciser la localisation des extrémités, à la base
de la tension des muscles. Cela signifie que, pendant le moindre
mouvement, le signal subjectif de ce mouvement est déjà reçu. Il
y a une relation étroite entre le toucher kinesthésique et le sens de
l’équilibre, situé dans l’oreille interne. C’est pour cette raison
que les soudeurs, qui ont des troubles de l’équilibre, n’arriveront
jamais à atteindre le niveau minimal des compétences, malgré les
techniques optimales de formation. Nous recommandons de mener la torche de
soudage avec les doigts comme un stylo-bille qui peut peser jusqu’à
2 kilogrammes. L’apprentissage du soudage par la conduite des mains de
l’apprenti par le moniteur, active le toucher kinesthésique. Les
soudeurs, qui serrent la torche , perturbent le sens du toucher kinesthésique
et c’est pourquoi, ils n’obtiennent pas des qualifications de niveau
élevé. Cela prouve l’importance du toucher kinesthésique en soudage. 2.
2 Ouïe L’ouïe
est le plus souvent utilisée pour contrôler la stabilité de la lumière
émise par l’arc. Maintenir un arc stable garantit la qualité des
cordons effectués lors de l’examen visuel. De plus, il est possible de
se servir de l’ouïe d’une autre façon.
Figure
1 Le
déplacement de l’arc, dans le chanfrein et à côté du cordon précédent,
fait que la distance de l’arc et le son changent, près des bords
du chanfrein et proportionnellement à la distance de l’axe du
cordon précédent. Cela permet au soudeur de fonctionner : vision
auditive (dessin no 1). 2.
3 Vue Le
fonctionnement trimodal du soudeur se déroule en utilisant trois modèles
de l’analyse de l’image de la psychologie cognitive : l’analyse
composée des caractéristiques du pandémonium, l’analyse par la synthèse
des expériences et la comparaison avec le prototype. La
constatation qui a complètement changé la recherche, est que les
meilleurs soudeurs comparent l’image réelle au prototype du bain du métal
liquide, installé dans le subconscient. Ainsi, ils forment les mouvements
avec leurs mains de telle façon que, pendant le processus physique de
soudage, ils arrivent à obtenir une image proche de celle du
prototype. Les essais de reconstruction des modèles de ce type sous
hypnose n’ont pas réussi à cause des objections émises par les
psychologues et les soudeurs. Nous avons découvert que, pour contrôler
le processus du soudage, des ingénieurs intelligents utilisent le même
modèle qu’en informatique pour reconnaître l’écriture. Cela
consiste à découper l’image en petits fragments et faire reposer
la reconnaissance des caractéristiques de la soudure sur des fragments
particuliers. Puisque, dans ce cas, les informations arrivent à la
conscience, nous avons réussi, avec l’aide d’un artiste-plasticien,
à créer les dessins exemplaires du bain de fusion dans les différents
méthodes et positions du soudage. La
méthode élaborée par Technolkonstrzêbski (TKS) est la suivante :
montrer à l’apprenti, d’une manière répétitive, les éléments
de l’image du bain de fusion colorés de manière excessive et
commencer la formation par la conduite des mains libres d’un apprenti
par un moniteur. Cette méthode permet d’amener le nombre de personnes
aptes à travailler dans la profession de 20 % jusqu’à 80
%. Faire guider les mains de l’apprenti par le moniteur rend actif le
sens du toucher kinesthésique et permet le passage du prototype de
l’image à une image réelle. Cela permet d’améliorer la
perception visuelle par recomposition. Sur la base des fragments de
l’image peu visible, la forme complète de l’image est
reconstruite. Le pilotage du processus physique de soudage est plus alors
facile pour le soudeur. 2.
4 Avantages de l’application du modèle trimodal du fonctionnement
cognitif du soudeur à la méthode TKS Cette
méthode de formation implique de commencer la formation au soudage par la
méthode TIG, en position verticale dans le cas des tôles et en position
plafond dans le cas des tubes. Pareillement à la formation des
infirmières, cette méthode forme la résistance psychique et
raccourcit le temps nécessaire pour confier au soudeur des tâches
responsables. Le
modèle multimodal du fonctionnement cognitif du soudeur se base sur
la vue, l’ouïe et le toucher profond (kinesthésique). Les
informations, reçues par ces sens, sont transmises au cerveau du soudeur
et des expériences acquises influencent le fonctionnement cognitif
d’autres sens. Le soudeur, guidé par le moniteur, donc formé à
l’aide du toucher kinesthésique, sait souder en position verticale. En
conséquence du traitement des informations et de la synesthésie sur le
sens de la vue, il peut modifier ses mouvements et effectuer une soudure
dans une autre position, tandis qu’un robot ferait exactement les mêmes
mouvements. Cela va à l’encontre de la théorie cartésienne de
l’esprit, car, à l’aide des exercices physiques, nous sommes
capables d’enseigner au soudeur des règles compliquées. Le
fait que le soudeur se serve des sens particuliers dépend, à un
certain degré, de l’économie du processus. Après un certain
temps, le soudeur choisit une variante optimale qui permet d’obtenir une
qualité exigée pour un coût minimal. C’est pour cette raison que
le manque de stimuli motivants, formés par le système de
qualification et par la promotion de la qualité abaisse la qualification
réelle des soudeurs. Les expériences prouvent qu’afin d’arriver
à l’habileté manuelle et à l’observation par les sens
des processus physiques qui accompagnent le soudage, il est indispensable
de faire 2 h d’entraînement par jour pendant 20 jours. Le nombre
d’heures, nécessaire pour la maîtrise de la coordination des
mouvements et de l’observation, dépend de l’aptitude à diriger
le travail des muscles. Cet algorithme est créé essentiellement par
l’imagination du soudeur et par les modèles du déroulement des
processus physiques, encodés dans l’imagination, qui ont souvent un
caractère génétique. L’élimination maîtrisée de ces
processus dépend du degré d’intelligence du soudeur et des méthodes
appliquées et non de la musculature. Nous montrons ci-dessous, qu’afin
d’apprendre au soudeur à bien souder, il ne suffit pas de lui
enseigner le diagnostic (la vue, l’ouïe et le toucher kinesthésique),
mais qu’il faut lui apprendre à fonctionner
de manière cognitive, à l’inverse de ce qui se
passe dans la vie quotidienne. Cela consiste en un changement naturel du
prototype de l’imagination du déroulement d’un processus physique. Afin
de systématiser ce processus, nous nous servons des notions empruntées
à la psychologie : la
psychophysique, la théorie naïve, le problème d’adaptation,
la phénoménologie de perception, le programme psychique, la métaphysique
de représentation et de présence, le modèle multimodal, la théorie
non-cartésienne du fonctionnement de l’esprit. 3.
Bases psychologiques de l’entraînement manuel des soudeurs Un
signal, reçu du cerveau, permettant de diriger les gestes et formant les
trajectoires du mouvement dans le temps, représente l’élément le plus
important pour la conduite de la torche de soudage. Les cas de conflits
entre un moniteur et son apprenti, sont constitués par le fait que le
moniteur exige une trajectoire définie du mouvement de la torche et que
l’apprenti l’obtient avec des mouvements différents de se que
souhaite le moniteur. Il s’est avéré plus tard, que ce fait résulte
de l’expérience humaine, en tant qu’espèce, qui exerce une
influence sur la manière indépendante du soudeur à imaginer
un processus physique, qui peut différer du déroulement réel du
processus. La
psychophysique, découverte par Fechner, il y a 100 ans, fournit une
explication.
Il s’avère que l’entraînement physique seul ne garantit
pas que le soudeur effectue des assemblages corrects. Le mouvement correct
du soudeur, en réponse à l’image, dépend de la façon
d’imaginer le déroulement du processus physique. Donc, il dépend plus
de la psychologie que du développement musculaire. Un homme moyen, comme
résultat de l’évolution, des expériences quotidiennes, de la
philosophie, de la religion et de la culture, s’imagine le processus
d’une manière inverse de la réalité. Le candidat soudeur, pour
former le bain de fusion, effectuera fréquemment un mouvement contraire
à celui qu’un soudeur expérimenté. Comme nous montrons
ci-dessus, pour apprendre à un homme à bien souder, il faut
inverser son fonctionnement cognitif. L’ingénieur
allemand Fechner a introduit à la psychologie la notion de la
psychophysique, c’est-à-dire, la science qui s’occupe de la
relation entre le processus physique et sa perception psychologique
subjective (quelle est la différence entre la force d’un stimulus et la
capacité de discerner une différence dans la force du stimulus).
L’exemple du mouvement minimal des aiguilles de la montre, perçu par
l’homme, peut servir à l’expliquer. Dans le cas du soudage, le
problème consiste à définir les éléments de l’image
dont le changement est le mieux reconnu par l’homme. Figure
2 Afin
d’apprendre au soudeur à placer un cordon de soudure
convenablement, il vaut mieux lui dire de « mener la limite du bain
de fusion sur la surface du cordon précédent », au lieu de
« décaler le cordon d’une moitié de largeur du cordon précédent »,
car cette division ne peut pas être précise (Figure 2). Avec
le temps, cette notion a été étendue à la façon dont le
psychisme humain de perçoit le déroulement des processus physiques. Figure
3 L’évolution
a créé la peur à se noyer ou de tomber dans un trou. Dans le cas
du soudage, le soudeur, effectuant la pénétration à la racine,
craint l’effondrement du le métal liquide. C’est pour cette raison
que les soudeurs sur tube, le plus souvent, n’effectuent pas de pénétration
en position à plat. Dans la psychologie biologique, c’est un
problème d’adaptation. Afin
de permettre le contrôle du processus, nous avons donc inversé le
fonctionnement cognitif du soudeur. Nous avons suggéré au soudeur que le
métal liquide est un isolant qui bloque l’arrivée de la chaleur du
chalumeau en surface. C’est pourquoi, quand l’œil est plus grand,
le soudeur, pour diminuer la pénétration des bords, pousse le métal
liquide depuis un fil vers l’œil. Il ne craint donc pas que le métal
liquide tombe dans l’écartement. Afin d’éliminer les caniveaux du
cordon de soudure en position corniche, nous suggérons au soudeur qu’il
pousse le métal liquide depuis un fil vers le haut et qu’il soude avec
une flamme plus petite. Il pourra ainsi chauffer plus longtemps les bords
d’un tube à la température de mouillage. Figure
4 Le
soudeur, suivant l’analogie avec flaque d’eau, déduit que si le bain
de fusion est grand, la pénétration est importante. De la même
manière, si le bain de fusion est petit, le soudeur déduit que la
pénétration est faible, tandis que, dans le cas du réglage de
l’importance du bain de fusion en MAG, par la longueur de l’arc,
c’est-à-dire, par la tension, c’est l’inverse (Figure 4).
Pour cette raison, dans le procédé MAG, pour augmenter la pénétration,
le soudeur, au lieu de baisser la tension en réglant sa longueur,
augmente la valeur de la tension d’arc. /2/ Le
jugement de la troisième dimension, basée sur la surface, a été
décrit par le psychologue français de perception Merleau-Ponty, et dans
la psychologie fonctionne comme la
phénoménologie de la perception. Figure
5 Nous
expliquons au soudeur que l’arc électrique est un mouvement des gaz, et
que le courant de soudage, qui définit la quantité de gaz ionisés, détermine
le volume de métal fondu. En profitant d’un dessin et d’une hypothèse
selon laquelle la quantité
du métal fondu ne dépend pas de la longueur de l’arc électrique, mais
du courant, nous pouvons convaincre les soudeurs que la profondeur de la pénétration
diminue avec l’élargissement de l’arc (Figure 5). Figure
6 Pendant
l’exécution de la pénétration à la racine d’un cordon TIG,
nous recommandons au soudeur d’enfoncer le bout du fil assez profondément
dans la gorge du chanfrein, pour qu’il ne cache pas le bord et qu’il
ne rende pas impossible l’arrivée des calories, afin de pénétrer les
bords. Nous le convainquons aussi que le fil, afin qu’il puisse être
en contact permanent avec le bain du métal liquide, doit être assez
court pour que le bain soit comparable au diamètre du fil. Cela
permet de changer la conscience de telle manière que les soudeurs
TIG effectuent la pénétration à la racine d’un arc court. Figure
7 Comme
résultat de l’évolution, l’humanité a hérité de la crainte de la
noyade. C’est pour cette raison qu’il est difficile d’expliquer aux
soudeurs qu’ils doivent effectuer un cordon de soudure avec un arc long.
Afin de modifier cette croyance, nous suggérons aux soudeurs que les
caniveaux se forment quand le matériau n’est pas chauffé à la
température de mouillage, et que le métal liquide, au lieu de se fondre
avec le bords, s’écoule du bain, en utilisant le chanfrein comme
caniveau. Le matériau se réchauffe davantage si la surface chauffée,
c’est-à-dire le bain de fusion, est plus grande et si le temps de
chauffage est long (Figure 7). Nous disons au soudeur qu’il n’approche
pas la pointe de l’électrode du bord du chanfrein, et qu’il ajoute du
fil d’apport sur les bords et non pas au milieu, comme c’est le cas du
soudage au gaz. Une
telle suggestion fait que les soudeurs TIG effectuent le cordon de soudure
avec un arc court, qui garantit un bain du métal fondu assez important.
De même, sur la base du fait que quelqu’un est sociable, nous en déduisons
qu’il a le sens de l’humour ce qui n’est pas toujours vrai.
C’est une théorie naïve, c’est-à-dire une approche
subjective de quelque chose (ici : le bain de fusion), créée dans
le cadre d’une situation naturelle. Figure
8 Nous
montrons également un dessin aux soudeurs qui apprennent à
effectuer les pénétrations à la racine en procédé MAG, et nous
leur disons que l’arc électrique fait fondre le métal par la
radiation. Afin que la radiation de l’arc arrive sur les bords, la
pression doit vaincre les forces de tension superficielle et elle doit
pousser une goutte au travers d’un écartement qui doit être
plus grand que le diamètre du fil. C’est pour cette raison
qu’après avoir diminué l’écartement, il faut diminuer le diamètre
du fil. Figure
9 Pour
que, dans le cas du soudage MAG, l’arc puisse pousser le métal liquide
dans un écartement de largeur 1,5 mm et que la radiation arrive sur les
bords, il est interdit d’effectuer des mouvements latéraux comme dans
le cas du soudage avec électrode enrobée. Dans
la plupart des cas, les apprentis, en soudant en position verticale, font
des caniveaux. Pour ne pas faire fondre les bords, ils reculent l’arc très
vite, ce qui fait que le chanfrein, à côté de la soudure,
augmente. Afin de ne pas faire de caniveaux, le soudeur doit laisser un
chanfrein non rempli de largeur 2 mm. Les bords ne peuvent pas être
fondus, car dans ce cas-là, ils sont moins visibles. Ce fait permet
à l’arc de jaillir au fond du chanfrein, à une certaine
distance des bords où il y a un fort écoulement de chaleur et un
bon chauffage de la surface de la tôle.
Figure
10 Dans
le cas de l’exécution de la première couche d’une soudure
d’angle, en position verticale et, dans le cas de l’exécution de la pénétration
à la racine en position à plat, dans la méthode MAG avec
fil plein, le soudeur a la possibilité de conduire la torche de soudage
avec balayage, d’un mouvement rectiligne avec une grande vitesse de
soudage. Un homme moyen, sur la base du temps de chauffage du métal,
constatera que la pénétration la plus grande est obtenue dans le cas des
mouvements latéraux, et qu’elle est la plus faible quand la torche se déplace
rapidement suivant un mouvement rectiligne. En réalité, c’est
l’inverse. Si nous montrons au soudeur un verre d’eau et que nous
faisons faire bouillir l’eau en chauffant par en haut avec un chalumeau,
l’eau ne bouillira jamais. C’est pourquoi, nous disons que l’eau ne
conduit bien la chaleur que de bas en haut, et qu’après avoir
fait fondre du métal, nous pouvons traiter le métal liquide comme un
isolant qui bloque l’arrivée de la chaleur vers le fond. La pénétration
est possible, grâce à la pression de l’arc et des gaz du
chalumeau, qui écarte le métal liquide sur les cotés et permet de faire
fondre les parties plus profondes du matériau. Nous suggérons au soudeur
que le métal liquide provenant d’un fil fondu est l’ennemi de l’exécution
de la pénétration. C’est pour cette raison qu’afin de bien faire la
pénétration, il faut reculer l’arc à l’avant du métal
liquide pour ne pas dépasser le bain du métal liquide. Dans ce cas-là,
les bords ne sont pas pénétrés ; donc, pour obtenir la pénétration,
le soudeur, en reculant devant le métal liquide, conduit la torche de
soudage plus rapidement d’un mouvement rectiligne. Quand les bords sont
excessivement pénétrés, le soudeur exécute un balayage pour que le métal
liquide provenant d’un fil rende impossible la pénétration.
L’imagination du déroulement d’un processus physique, encodée dans
la conscience, extorque une réaction contraire à cette situation. Figure
11 A
la base des trajectoires et de la dynamique du mouvement de la torche de
soudage, le soudeur déduit la troisième dimension à partir
du creux et du bombé du cordon de la soudure d’angle, c’est-à-dire
des deux autres dimensions. Le dessin montre que le soudeur, en effectuant
le cordon de soudure d’angle a la possibilité de faire un balayage en
arc d’un bord à l’autre arête. Un homme moyen, profitant
de l’image encodée en imagination, du jet d’eau raccourci vers le bas
(la cascade) déduit que la soudure, effectuée avec balayage en partie
haute, sera bombée, tandis que c’est l’inverse qui se produit (Figure
11). Cette
expérience philogénétique, liée à l’expérience de l’homme
en tant qu’espèce, fait que le soudeur pour effectuer une soudure
d’angle bombée ou pour assurer une meilleure pénétration en bord de tôle,
effectuera un certain mouvement, fréquemment contraire à celui qui
est nécessaire pour atteindre le but. Nous le nommerons un
programme psychique. Le
type de penser métaphysique,
conception de la réalité liée à la culture et à la
philosophie, a le caractère processif ou de la présence. Dans ce
cas-là, les personnes qui viennent d’une certaine culture et
d’une certaine philosophie peuvent imaginer différemment des Polonais
le processus du phénomène. Elles peuvent plus facilement apprendre
à souder, parce qu’il n’y a presque pas besoin d’inverser
leur fonctionnement cognitif. La
théorie cartésienne de l’esprit
dit que l’esprit est un être indépendant de la chair et il est
cognitivement auto-transparent. Les expériences avec l’entraînement du
soudeur dont les mains sont guidées par le moniteur, en position
verticale, et l’exécution de la soudure dans une autre position,
prouvent que nous pouvons apprendre au soudeur des associations logiques
par la chair. Pareillement, les psychologues de Cracovie, afin de nier la
théorie cartésienne de l’esprit, enseignaient des règles mathématiques
assez compliquées grâce à des exercices physiques. 4.
Inversion des mouvements à l’inverses par la transformation
d’une méthode dans une autre Les
différentes méthodes de soudage exigent une façon différente de
conduire la torche de soudage. L’inversion des habitudes est plus
efficace si le soudeur est plus intelligent. Dans le cas des personnes présentant
des lésions cérébrales, il est parfois impossible. Il
s’est avéré que des habitudes et des train-trains jouaient également
un rôle. Les soudeurs qui sont passés du soudage à l’arc avec
électrode enrobée au soudage MAG, avaient du mal à obtenir une pénétration
à la racine, parce que, par habitude, ils essayaient de faire une
passe balancée sur un écartement étroit (1,5 mm). Les soudeurs TIG qui
étaient spécialisés dans le soudage aux gaz ont des problèmes
avec la qualité et la qualité des bords du cordon. Les habitudes reçues
leur empêchent également de réaliser le cordon de soudure sans
caniveaux. Pareillement, nous avons rencontré des difficultés semblables
dans le cas du changement des compétences des soudeurs aux gaz d’une méthode
de soudage en poussant à la méthode en tirant. Il y a, en
psychologie, des théories qui décrivent le processus d’élimination
des aptitudes inutiles, héritées génétiquement. 5.
Contribution du psychologue au soudage En
considérant les possibilités nouvelles, nous avons formulé les tâches
suivantes pour un psychologue : -
élaborer
les méthodes de test du diagnostic des expériences du soudeur dans la
reconnaissance des images et dans l’imagination des processus physiques
qui accompagnent le soudage, -
considérer
une possibilité de créer un programme individuel de formation sur la
base des résultats des tests, -
élaborer
une méthode « à sec » consistant à évacuer des
habitudes psychiques inutiles, qui rendent difficile l’apprentissage du
soudage, -
élaborer
les méthodes permettant d’affaiblir les dépendances psychiques qui résultent
de la génétique et des méthodes d’introduction d’un programme
psychique spécial qui permet de recevoir des stimuli d’un processus
physique, accompagnant le soudage. 6.
Méthodes d’inversion du fonctionnement cognitif du soudeur La
question, que nous examinons, ressemble à celle dont occupait
Sigmund Freud. Il travaillait sur l’élimination des craintes sexuels
provenant de l’enfance. La méthode consistait à découvrir des
causes et à les expliquer à un patient. Dans
notre cas, nous rencontrons un imaginaire impropre au processus physique
en contexte d’émotion, qui résulte de la lutte évolutionnelle de
l’homme pour survivre, et les transpositions des imaginaires, qui
semblent être identiques (mais qui diffèrent en réalité),
de l’eau en position verticale et horizontale. Afin d’affaiblir la
stabilité des autres associations, nous nous servons d’une méthode
d’ « assouplissement » pour faire comprendre aux
soudeurs les causes de leur comportement opposé à celui qui est
exigé pour maîtriser correctement le processus de soudage. Indépendamment
des techniques appliquées, des moyens d’influence et des règles
d’apprentissage des activités définies, ce qui est déterminant,
c’est leur caractère triphasé : 1.
Phase de décongelation (unfreezing). 2.
Phase de création des changements (changing). 3.
Phase de décongélation répétée (refreezing). Les
expressions mentionnées ci-dessus ont été tirées d’un travail de
Davis Newstrom. Au
cours de la phase de décongélation, les dispositions et les habitudes
deviennent souples et aptes aux changements, aussi bien dans une sphère
de perception que dans celle liée au comportement. Ce sont des démarches
convenables dès le départ qui le rendent possible : des
instructions, des démonstrations, des exercices avec des informations en
retour (feed-back) sur des réactions
et leurs résultats. La motivation et la conviction que les efforts
entrepris sont pratiques et efficaces, l’état de relâchement où
des émotions négatives restent réduites jouent un rôle important dans
ce processus. C’est donc une étape préparatoire que l’on peut
comparer à la situation d’une rencontre importante avec le public
quand on redoute une exposition publique et quand une méfiance commune règne.
Pour remporter un succès, il faut obligatoirement rompre la glace,
entretenir un contact direct non seulement dans la sphère verbale
liée au rôle exercé ou joué, mais aussi dans la sphère de la
perception bilatérale des émotions et des sentiments ainsi que dans
celle de la personnalité. L’entraînement
des changements, le début des changements a lieu dans une seconde phase.
Des règles spécifiques pour des méthodes particulières et
des mécanismes régulateurs, auxquels se réfèrent leurs auteurs,
jouent un rôle important dans cette période. Ce processus, au cours
duquel peut apparaître une diminution passagère de l’efficacité
des activités (définie comme une phase sensitive) provoquée par une dégradation
partielle des structures régulatrices dans une période de transition (transition
period) sans consolidation des nouvelles, se développe à la
faveur d’un soutien psychologique et d’un renforcement du moniteur
et/ou du groupe. Les émotions positives, qui facilitent toujours les
processus créatifs, y jouent un rôle important, car elles aident les
codes d’orientation à se placer à un niveau régulateur
plus développé (un niveau créatif) et à constituer, d’une façon
efficace, une nouvelle structure d’activité. L’effet
de « congélation » des résultats de la formation repose sur
l’affermissement de nouvelles aptitudes de perception (nouveaux schémas
cognitifs) et de comportement par des répétitions multiples des
exercices pendant les séances de formation et par la création de
situations réelles de plus en plus difficiles. 7.
Prévision des défauts des soudures à l’aide des méthodes de la
psychologie biologique
La
façon un soudeur se sert des sens et des manières de diriger les
processus physiques accompagnant le soudage, dépend de l’économie du
processus. Après un certain temps, le soudeur choisit une variante
optimale qui permet d’arriver, d’un coût minimal, à une
qualité exigée. Les stimuli motivants, formés par le contrôle de la
qualité, stimulent l’effort. La satisfaction oblige à vaincre la
faiblesse, la fatigue, etc. L’homme choisit une variante optimale pour
le système de qualité, par exemple ISO 9000, ce qui situe le
niveau de défauts. Les méthodes psychologiques permettent de qualifier
le comportement humain et l’infaillibilité dans ce système. Les
auteurs remercient Monsieur docteur ingénieur Wojciech Kie³czyñski,
enseignant à la Chaire de Soudure de la Polytechnique de Gdañsk et
examinateur expérimenté des soudeurs, de l’aide apportée au cours de
la rédaction de cet article. Références
bibliographiques 1.
Jastrzêbski R., Godniak M., Skakuj T., Stencel A., Zastosowanie
psychologii poznawczej i biomechaniki ruchu miêœni w szkoleniu spawaczy.
Dozór
Techniczny, no 5/2000, pp. 103-106, Poland. 2.
Jastrzêbski R., Godniak M., Skakuj T., Stencel A., La
aplicación de la psicología cognoscitiva la biomecánica de los
movimientos de los músculos en el entrenamiento de los soldadores. Soldatura
y Technologías de Unión, no 6-7/2001, pp. 21-26, Spain. 3.
Jastrzêbski R., Godniak M., Skakuj T., Stencel A., Use
of cognitive psychology and muscle movement mechanics in welders training.
The World of Welding, winter 2002, pp. 4, 8-9, 12-13, USA. 4.
Jastrzêbski R., Godniak M., Skakuj T., Stencel A., L’application
de la psychologie cognitive et de la mécanique des mouvements musculaires
dans l’entraînement des soudeurs. Soudage et Techniques Connexes, no
11-12/2001, pp. 47-51, France. 5.
Jastrzêbski R., Skakuj T., Jarosz J.,
Cognitive Psychology and Data Processing in Human Brain Used in Welders
Training. Document No XIV-756-2002, International Institute
of Welding. Presented Paris Commission XIV, Education & Training,
January 21, 2002. 6.
Lindsay P.H., Norman D.A., Human
Information Processing. An Introduction to Psychology,
Harcourt Brace Jovanovich, Inc., 1972. 7.
Grabowska A., Budohoska W., „Procesy percepcji”, in : Tomaszewski
T. (red.) Psychologia ogólna,
PWN, Warszawa 1992, Poland. 8.
Nagel Th., The View from Nowhere,
Oxford University Press 1986, England. 9.
Matysiak J., Jankowski K., Knoll E., Maszkiewicz K., „Wp³yw rodzaju
wzmocnienia w czasie treningu czystoœci na zachowanie w sytuacji nowej u
psa”, Przegl¹d Psychologiczny,
t. 16, no 1/1973. Poland. 10.
Kolañczyk A., Czujê, jestem, myœlê.
wiadomoœæ i procesy psychiczne w ujêciu poznawczym, Gdañskie
Wydawnictwo Psychologiczne 1999. Poland. 11.
Bruner J., Poza dostarczone
informacje, 1978. Poland. 12.
Cosmides L., Tooby J., Evolutionary
Psychology : A Primer, Internet 2000. Poland. 13.
Tomaszewski T., Psychologia ogólna,
PWN, Warszawa 1995. Poland. 14.
Kurcz I., „Percepcja”, in : Tomaszewski T., Psychologia
ogólna, PWN, Warszawa 1995. 15.
Lindsay P.H., Norman D.A., Procesy
przetwarzania informacji u cz³owieka. Wprowadzenie do psychologii, (t³um.
A. Kowaliszyn), PWN, Warszawa 1991. Poland. 16.
Kozielecki J., Koncepcje
psychologiczne cz³owieka, Wydawnictwo „¯ak” 1995. Poland. 17.
Œlot K., Kacprzak T., Sieci
neuronowe komórkowe. Teoria, projektowanie, zastosowania. PWN,
Warszawa-£ódŸ 1995. Poland. 18.
Lachowicz K., Sources,
fonctions et conséquences d’une théorie naïve de la nature
humaine. ród³a, funkcje
i konsekwencje naiwnej teorii natury ludzkiej, Kolokwia Psychologiczne
PAN, 1999, no 7. Poland. 19.
Cenin M., Mécanisme
psychologique triphasé de la création d’un nouveau savoir-faire. Trójfazowy
psychologiczny mechanizm kszta³towania nowych umiejêtnoœci. Poland. 20.
Cenin M., Entraînement
psychologique. Analyse de l’efficacité dans les situations difficiles.
Trening psychologiczny. Analiza efektywnoœci w trudnych sytuacjach
zadaniowych, wyd. Uniwersytetu Wroc³awskiego, Wroc³aw 1993. Poland.
|
||